Discours du Président Oligui Nguema : « Le Gabon a changé ! »
Le Chef de l’État gabonais, Son Excellence Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, a pris la parole le 23 septembre 2025 lors du débat général marquant l’ouverture de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations Unies, placée cette année sous le thème : « Mieux ensemble : plus de 80 ans au service de la paix, du développement et des droits humains ».
D’entrée, le Président de la République a salué l’élection de Mme Annalena Baerbock à la présidence de cette session. « Votre expérience vous permettra, j’en suis convaincu, d’accomplir avec efficacité les missions inhérentes à votre haute fonction », a-t-il assuré, tout en rendant hommage à son prédécesseur, M. Philémon Yang, et au Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Le retour du Gabon dans l’ordre constitutionnel
Revenant sur le chemin parcouru depuis le 30 août 2023, Brice Clotaire Oligui Nguema a rappelé le caractère pacifique de la Transition gabonaise. « Au terme de l’élection présidentielle du 12 avril 2025, dont le processus et les résultats ont été unanimement salués par la communauté internationale, cette Transition s’est achevée par mon investiture le 3 mai 2025, établissant ainsi les bases de l’ordre démocratique. »
Le Chef de l’État a également annoncé le calendrier des scrutins à venir : les élections législatives et locales les 27 septembre et 11 octobre prochains, suivies des sénatoriales prévues pour novembre.
« Le Gabon revient devant vous avec un message clair : notre pays a changé ! Après des décennies de tensions et de dérives politiques et économiques, le peuple gabonais a choisi la voie de la réconciliation et du renouveau. »
Une vision économique tournée vers la transformation locale
Face aux partenaires, OLIGUI NGUEMA a insisté sur la volonté de son gouvernement de rompre avec la dépendance structurelle des économies africaines. « Il n’est plus acceptable que les nations africaines restent cantonnées dans le rôle de pourvoyeuses de matières premières dont d’autres fixent les prix et tirent profit. Nous avons décidé de transformer nos ressources sur place, créer des emplois chez nous, développer des filières industrielles africaines et dialoguer avec le monde sur des bases d’équité, de probité et de respect mutuel. »
Il a par ailleurs réitéré la priorité accordée à la jeunesse, au numérique et aux infrastructures dans le Plan de croissance et de développement du Gabon.
Paix, sécurité et justice internationale
Abordant les tensions géopolitiques, le Président a lancé un appel pressant : « Que les armes se taisent enfin en République Démocratique du Congo, au Soudan, dans la Corne de l’Afrique et au Sahel ! » Tout en dénonçant les logiques de stigmatisation, il a exhorté la communauté internationale à « soutenir les États du Sahel dans leur lutte contre l’hydre terroriste ».
Sur le dossier proche-oriental, la position du Gabon demeure inchangée : « Hier comme aujourd’hui, nous soutenons la solution à deux États, seule voie conforme aux résolutions des Nations Unies, pour garantir une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. »
Il a également plaidé pour la levée de l’embargo sur Cuba et la reconnaissance du rôle central des femmes et des jeunes dans la construction d’un avenir commun.
Climat et gouvernance mondiale
S’exprimant sur les enjeux climatiques, OLIGUI NGUEMA a mis en avant la responsabilité particulière de son pays : « Le Gabon est le gardien d’une partie du Bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète. Ce patrimoine exceptionnel ne sera pas sacrifié aux appétits financiers. »
Le Président a ainsi appelé à « un partenariat mondial équitable où la protection de nos forêts s’accompagne d’une juste rémunération pour les services écologiques rendus à l’humanité ».
Enfin, il a réaffirmé la nécessité d’une réforme en profondeur du Conseil de Sécurité, soulignant l’attachement du Gabon à la Déclaration de Syrte et au Consensus d’Ezulwini.
Une conclusion d’espérance
Clôturant son allocution, le Chef de l’État a placé son message sous le signe du renouveau : « Le Nouvel ordre mondial est en marche. Les mutations en cours dans nos sociétés sont inévitables et ne peuvent pas continuer d’être ignorées. La paix et la justice internationales ne seront garanties que par un multilatéralisme revitalisé. »
Et de conclure : « Aujourd’hui, le Gabon n’est plus un pays en suspens, il est de retour aux côtés des autres États, debout, digne et prêt à assumer toute sa place dans le concert des nations. »
